Lorsqu’un enfant bat son père au ping-pong, il est très joyeux. Sauf si son père souffre d’un handicap physique. Alors, dans ce cas, l’enfant ratera la balle de match, voulant faire croire au père qu’il a eu la capacité de gagner malgré son handicap.

L’enfant recherche une cohérence et un ordre des choses. Les parents, qui sont avant lui sur terre, doivent être satisfaits avant lui.

Élisabeth vient consulter, car depuis qu’elle a obtenu le poste de ses rêves, où elle devrait pouvoir déployer toute sa créativité, elle ne se reconnaît plus. Elle n’est plus concentrée, fait des erreurs, répond de travers. D’habitude, elle est efficace et travaille sans problème. La différence est que c’est la première fois qu’elle a un travail qui ne soit pas qu’un gagne-pain.

En regardant sa lignée, on voit que sa grand-mère avait renoncé à être chanteuse pour rester femme au foyer, et que sa mère n’avait fait que des travaux en dessous de ses capacités, car elle suivait son mari qui, pour sa propre profession, changeait souvent de région.

Un interdit inconscient lui refusait le droit de profiter de sa chance, car deux générations de femmes s’étaient sacrifiées avant elle. Cela aurait été comme participer à un festin quand on sait que sa famille meurt de faim.

Dans ce cas-là encore, on voit que le tabou saisit la personne. Il n’est ni conscient ni volontaire.

Extrait du livre « La psychologie biodynamique. Une thérapie qui donne la parole à son corps ». Par François Lewin et Miriam Gablier.  Le courrier du livre.