Cas d’école
Hubert crée un atelier collectif
Hubert est un artiste chevronné, bien réputé dans son milieu. C’est un homme de 55 ans, qui a toujours su réaliser ses projets avec intégrité. Il vient pour une série de massages biodynamiques, car il se sent débordé et fatigué. En plus de sa charge de travail déjà importante, il est en train de créer un atelier collectif. Ce projet enthousiasmant le préoccupe, car c’est pour lui une organisation toute nouvelle.
Lors de la première séance, le thérapeute pense devoir fortifier le pouvoir d’action et les fonctions d’indépendance chez Hubert, pour l’aider à conduire à bien son projet. Cela correspond dans le toucher à un massage franc, chaleureux et contenant des muscles, en faisant apparaître leurs axes.
Mais à sa grande surprise, le thérapeute ressent sous ses doigts une grande vulnérabilité avec la chair appelant à être touchée avec l’amour d’une mère pour son bébé. Il s’ensuit un massage très fin, où le thérapeute contacte les membranes en les confortant, sans provocation, ni brusquerie. À la fin du travail, Hubert se sent régénéré.
La séance suivante, il raconte s’être réveillé en sursaut la nuit qui a suivi le dernier massage, persuadé d’avoir entendu quelqu’un pleurer. Mais aucun son ne troublait la nuit.
Au même moment, il s’est rappelé combien sa mère pouvait être triste quand il était tout jeune, car son père était trop souvent à l’étranger pour son travail. En même temps, il s’est senti consolé. C’est un paradoxe du processus thérapeutique. Lorsque les mémoires douloureuses ressurgissent à la conscience, elles s’évacuent du corps. Elles laissent alors la place pour que le bien-être vienne s’installer.
Extrait du livre « La psychologie biodynamique. Une thérapie qui donne la parole à son corps ». Par François Lewin avec Miriam Gablier. Le courrier du livre.