Cas d’école
Les orteils de Serge sont la clé
Voilà un cas qui illustre combien l’écoute des sons du psychopéristaltisme peut être la clé du travail thérapeutique. Serge est ingénieur. Il vient consulter parce que depuis deux ans, après la mort de sa mère, il a des symptômes corporels chaotiques pour lesquels les médecins n’ont pas d’explication.
Scientifique de haut niveau, il explore ses symptômes comme on explore un phénomène dans un laboratoire. Mais il vient désespéré, car malgré toutes ses explorations, ni lui ni les médecins ne trouvent de moyens de diminuer ses troubles handicapants.
C’est un homme très maigre, la poitrine enfoncée, d’une intelligence vive et complexe, qui vit seul. Il dit avoir toujours été seul, même tout petit, se sentant comme un Martien sur la planète Terre. Lorsque le thérapeute lui demande comment est son rapport à l’autre, il répond: «L’autre? Qu’est-ce que c’est l’autre ? »
Cet homme avait par ailleurs une pratique de méditation très poussée dans laquelle il accédait à des états de tranquillité et de bien-être importants. Son état peut être résumé par: un corps fou, un émotionnel atrophié, une intelligence sachant tout ramener à elle et une spiritualité non connectée au corps.
Ainsi, sa spiritualité nous était peu utile et la discussion ne pouvait pas toucher ses convictions fondamentales parce que son intelligence brillante ramenait tout dans une vision du monde déjà élaborée. L’émotionnel aurait été dangereux, il restait le corps.
Extrait du livre « La psychologie biodynamique. Une thérapie qui donne la parole à son corps ». Par François Lewin avec Miriam Gablier. Le courrier du livre.