Comment je suis devenue thérapeute

Tout le monde a plusieurs personnalités, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’on soit coupé en tranches, mais on a de multiples facettes.

Mieux on se connaît sous tous ses aspects, plus riche on est

Mais si on est névrosé et effrayé « soi-même », on éprouvera de la haine et de la peur pour l’aspect de soi qui n’est pas familier. Si on est en relation avec tout notre être, on peut en comprendre toutes les facettes, s’y glisser et en sortir à volonté sans perdre son équilibre. Chaque facette devient un prolongement de son centre et vous donne une vie pleine et ample.

Quand j’étais toute petite fille, j’avais un sens très aigu de ma féminité. A deux ou trois ans, je comprenais quelque chose à l’amour et à la passion. Mais comme pour beaucoup de femmes, ma sexualité a été écrasée par l’âge et le mariage. Il n’y a pas de limites à la connaissance et à l’exploration entre deux personnes mais l’expérience du mariage est tellement souvent insipide et génératrice de culpabilité et de répression sexuelle ! Les problèmes du mariage sont généralement à l’image des problèmes sociaux. Notre culture n’encourage pas la formation d’un caractère vivant ; c’est plutôt le contraire. Par le conditionnement social beaucoup d’entre nous deviennent des mécaniques et, ensuite, nous avons besoin de toutes sortes de stimulations fortes, y compris sexuelles, pour sentir. Nous perdons la vitalité que nous avions autrefois en tant qu’enfants.

Il est essentiel que chacune de nous, en tant que femme, ait la capacité de comprendre d’autres femmes. Cela signifie reconnaître et sympathiser plutôt que rivaliser et envier. Nous devons rester capables d’être impressionnées par le profond mystère de l’autre et spécialement par le mystère qui existe entre une femme et une autre.

Nous commençons par nos différences afin d’en arriver à nos ressemblances. Chaque personne est seule ; elle a certaines pensées, certains sentiments et vit des expériences que les autres ne comprennent pas et que, peut-être, ils ne doivent pas comprendre parce que c’est à partir de cette solitude que nous créons. On reçoit des stimuli de l’extérieur mais il faut retourner en soi pour les assimiler. Quand on se plonge en soi-même, on peut rencontrer son moi inconscient le plus profond, le plus grand et là on trouve la source intarissable de l’inspiration qui est, pour soi, toujours unique. Cette inspiration peut se transformer, à travers notre être, en merveilles, en art doré. Mais il faut être seul pour permettre au processus de création de fonctionner. On peut craindre ou adopter la solitude mais plus on l’adopte plus la vie créatrice devient possible. Bien que nous l’appelions solitude, c’est une solitude choisie qui nous rend finalement les autres accessibles.

CONFIANCE INTERIEURE

Le développement des hommes et des femmes consiste en partie à reconnaître leur solitude, à ne pas en avoir peur et à la considérer comme une force. La solitude nous donne notre identité spécifique et nous rend capables de développer ce que j’appelle la « personnalité primaire » principalement liée à Dieu et au Cosmos. Par votre propre comportement créatif, vous découvrez et développez cette personnalité. Mais si vous évitez de rencontrer votre moi en quelque sorte, vous avez tendance à être dépendant des autres par une partie de ce moi, en étant soit dominateur, soit fusionné ou submergé et alors vous ne pouvez jamais être celui ou celle que vous devriez être.

Je pourrais dire que c’est un manque de fidélité en soi, mais fidélité est un mot trop faible. Cette peur est un manque de confiance. Tous les bébés naissent, avec une propension à faire confiance qui est alors nourrie par l’amour de la mère. Mais si un enfant n’a pas l’amour de sa mère, sa paix intérieure est rompue et il perd ce « sentiment océanique », ce sentiment fondamental de ne faire qu’un avec le Cosmos.

Les enfants sont généralement élevés de façon telle qu’ils soient tributaires de leurs parents en amour. Ils savent que cet amour peut leur être retiré à n’importe quel moment s’ils font quelque chose que leurs parents désapprouvent. Cette sorte de situation courante crée un sentiment de grande anxiété qui se perpétue dans la vie adulte. Il y a toujours la crainte de ne pas être aimé, qui se traduit par un sentiment d’infériorité. Ainsi, des personnes établissent souvent des relations amoureuses de dépendance ; il faut qu’elles soient aimées pour exister. Leur seule source d’amour vient de l’autre personne, là, au dehors. Cet amour désespéré et tributaire détruit beaucoup de mariages. Si vous ne sentez pas une acceptation totale de vous-même, cela vous rend envieux, craintif et jaloux.

Dans notre thérapie, nous essayons de ramener les personnes à un stade de confiance intérieure, ce qui aurait dû être leur point de départ.

En Angleterre, j’assiste à une vraie révolution dans la manière d’élever les enfants. Je vois des jeunes parents traiter leurs enfants de façon totalement différente du passé ; et je mets plein d’espoir dans un avenir où nous élèverons les enfants selon de nouvelles attitudes : un encouragement à plus d’indépendance naturelle, en cultivant davantage la paix intérieure, avec plus de sensibilité et de lucidité.

Il est important de revenir à une autre appréciation du rôle maternel naturel.

C’est important de savoir que c’est la mère qui peut donner à l’enfant très simplement l’amour, les caresses, la paix, en un instant. Dans toute culture on trouve le symbole de la Madone. C’est quelque chose que nous avons presque oublié et nous devons le rappeler à notre conscience.

J’ai débuté ma propre thérapie quand j’ai découvert accidentellement que j’étais névrosée. Dès, que j’eus commencé le traitement, j’ai trouvé cela si fascinant que je voulus en savoir encore plus sur la psyché humaine et je finis par entreprendre des études de psychologie.

DU PÈRE AU MARI

Je m’étais mariée très jeune. J’avais rencontré mon mari à 19 ans et je l’ai épousé à 20. J’étais très jeune sentimentalement et socialement. C’était la guerre. Mon mari avait cinq ans de plus que moi et j’allais d’un père à un mari. J’eus des enfants, donnai des réceptions et y jouai du piano. Je portais des chapeaux et des gants et faisais tout ce qu’on est en droit d’attendre d’une femme de mon rang social.

Ce fut tolérable tout d’abord, surtout parce que j’étais amoureuse, que je n’avais rien connu d’autre et que je ne savais pas qui j’étais. Je savais vaguement que j’aimais écrire et que je voulais étudier mais tout cela était méprisable par ma famille. La pression exercée pour que je me marie avait été subtile mais insistante.

Au début, j’étais plutôt heureuse. Mon mari était riche, romantique et artiste. Son violon d’Ingres était d’acheter des épaves de bateaux et de les reconstruire. Il voulait que je m’assoie à le regarder faire. Il portait des vêtements de travailleur mais je devais être vêtue de soie. Il me voulait toujours belle et habillée de soie. Je m’asseyais donc, regardant la mer et les arbres et j’écrivais des petits poèmes ou bien je tricotais ou lisais un livre. Mais je n’avais pas le droit de faire quoi que ce soit d’autre qu’être jolie et rester avec lui. J’étais aussi censée sourire et être heureuse sinon il était déprimé.

Il exauçait tous mes souhaits, arrivait avec des surprises et, s’assurait que j’avais suffisamment chaud. Il sortait et ramenait des chanterelles « jaunes », du lait caillé et des baies de nuage. Il était Askaladdin, héros de nos contes de fée en Norvège et j’étais sa princesse.

J’étais heureuse mais, même au début, j’étais agitée et je cherchais autre chose. J’avais trois enfants. J’avais des servantes et des grands-mères et je n’avais le droit de rien faire. Je ne savais pas comment m’affirmer. Je me sentais jeune et mal assurée. Je savais que je n’avais pas de personnalité et ne vivais pas ma propre vie. Ce que je voulais, pensais-je, c’était écrire, être poète mais je ne savais pas comment m’y prendre.

 

UNE ODEUR DE POISSON

Puis un jour vint où, toute la gent domestique étant de sortie, je m’assis dans le jardin avec les enfants. Ils jouaient avec beaucoup de plaisir et j’écrivais de la poésie, quelque chose de banal à propos de l’amour. Soudain le poissonnier apparut avec une brouette qui aurait eu besoin d’être nettoyée pleine de poissons à l’odeur forte. Et j’ai aimé cette odeur parce qu’elle était vraie et qu’elle contrastait terriblement avec tout ce qui m’entourait et qui était irréel. A ce moment-là j’ai pensé : « Gerda, tu vis dans un autre monde. Il est temps de découvrir les autres gens. Il faut te découvrir et découvrir le monde. Tu dois être vraie. Tu ne peux rien écrire avant d’avoir vécu ».

Puis je suis tombée par hasard sur un livre parlant de la névrose et du caractère névrotique. J’ai trouvé décrit dans ce livre ce que je pensais être mon propre « cas ». Je fus si passionnée de me retrouver dans ce livre que j’écrivis immédiatement au professeur qui l’avait écrit et lui demandai s’il voulait bien me prendre en traitement. Bien entendu il ne fut pas du tout impressionné et ne répondit pas à mon enthousiasme. Il me dit qu’il était trop occupé et que je devais aller voir quelqu’un d’autre. C’était la première fois que j’entendais parler de psychanalyse et de psychologie. C’est juste à cette époque-là que Reich est venu en Norvège où il a eu un gros impact. Ma première expérience en thérapie je l’ai eue avec un psychothérapeute reichien. Après ma première séance je me suis entendue pleurer et puis, aussitôt après, rire pour de bon – pour la première fois à ma connaissance. Maintenant je comprends que pendant toute ma vie mon diaphragme avait été bloqué pour retenir ma colère. Ce fut le début d’une longue recherche. Je compris que je devais étudier la psychologie pour guérir mes propres maux. Je vis aussi l’influence que cela avait pour mes enfants et pour l’humanité.

Quand je décidai d’étudier sérieusement, tout le monde me renvoya au docteur Ola Raknes pour ma formation, mais il avait une liste d’attente de deux ans et ne pouvait me prendre. Je fus à nouveau dans un grand désarroi. Mais, plus tard, à une grande conférence médicale, j’entendis le docteur Raknes parler de l’éducation libérale des enfants.

Après son discours, un étudiant en droit qui était contre lui se leva et dit quelque chose comme : « Nous ne voulons pas d’expérimentation sur des enfants ». J’étais dans le public et l’étudiant me mit en colère. Je me suis retrouvée sur la scène sans m’en rendre compte. Je ne savais pas ce que j’allais dire mais soudain, avisant une plante qui décorait la scène, je la montrai du doigt et dis quelque chose sur le désir des plantes de pousser droit vers le soleil et sur celui des enfants qui est semblable. La plante veut pousser mais si vous mettez des pierres et du bois sur elle, elle devra se courber. De même avec les enfants, et ce dont parlait le docteur n’était pas d’un forçage ou d’une expérimentation mais de la liberté de développement de la personnalité en accord avec ses besoins profonds. Après la conférence, Raknes vint vers moi et me dit : « Vous pouvez venir me voir dès maintenant. »

 

PSYCHOPÉRISTALTISME

J’ai travaillé avec le docteur Raknes puis avec l’institut Bülow-Hansen à Oslo. Je fis ma formation universitaire et commençai à écrire, d’abord des articles puis un roman. C’est à cette époque que j’ai découvert la psycho-peristalsis qui est la théorie sur la régulation naturelle de l’énergie nerveuse dans le corps. C’est un concept sur lequel j’ai travaillé depuis lors, et cela commence seulement à être accepté dans le monde médical.

En termes simples, le psychopéristaltisme est la faculté qu’a le corps de dissoudre sa propre tension nerveuse. Les gens qui sont proches de leur corps peuvent le sentir en posant simplement la main sur leur estomac et ressentir une tension ou un relâchement. Si vous êtes assis tranquillement, la main sur l’estomac, et que vous décontractez votre corps, vous pouvez sentir un mouvement à l’intérieur et des bruits, et puis un sentiment de paix qui ressemble à une sorte de fusion comme si les soucis et les chagrins se dissolvaient. Nous utilisons un stéthoscope pour amplifier les bruits du mouvement psychopéristaltique mais on peut les entendre sans. Nous utilisons le psychopéristaltisme comme un outil pour mesurer l’état émotionnel intérieur. C’est une sorte de système d’investigation naturel. Quand on est calme et le corps au `repos on entend une symphonie dramatique de bruits comme ceux d’une rivière, d’une chute d’eau ou même du tonnerre.

Le psychopéristaltisme est une fonction autorégulatrice qui non seulement dissout la tension interne mais, plus important, fait couler l’énergie dans le corps. Cela fonctionne pour la plus grande part d’après le même principe que l’acupuncture. Nous pouvons utiliser l’analogie d’un accident pour expliquer comment cela fonctionne. Quand on subit un choc ou une situation de crise, on met toute sa tension à l’œuvre pour un meilleur rendement soit dans la lutte, soit dans la fuite. Il y a une énergie et une accumulation de produits métaboliques dans le corps. Après coup, quand on se décontracte, l’énergie doit retourner à son flux normal et le superflu métabolique s’éliminer. Ce qui était de l’énergie émotionnelle doit ensuite se redistribuer en énergie vitale.

Certains d’entre nous vivent névrotiquement dans un état de conflit presque permanent, se sentant continuellement au bord d’un « accident ». Alors le principe autorégulateur n’a jamais la possibilité d’aboutir. Nous avons des mécanismes compensatoires comme la nervosité, la dépression, les douleurs dans le dos, le cou et les épaules. C’est l’opposé du sentiment de confiance fondamentale qui vous fait sentir l’harmonie universelle. Au contraire, là, on se sent perpétuellement en danger.

L’énergie est quelquefois bloquée dans le corps. Dans les cas où la personne est tendue de façon chronique, nous utilisons ce que j’appelle le massage biodynamique, une partie de notre traitement, pour ramener le corps à son harmonie naturelle. Une fois libéré dans le corps, le flux devient autogénérateur : c’est la force vitale elle-même. Nous l’appelons bioénergie. Cette bioénergie est purificatrice et c’est la base naturelle du progrès autonome de guérison. La bioénergie est ce qui dissout l’armure des tissus et conduit à ce que nous connaissons comme étant le « sentiment de fusion ».

UNE DOUBLE VIE 

Pendant que je travaillais, m’exerçant et élaborant ma théorie, je vivais une sorte de double vie. Je devais continuer à agir selon le modèle de la femme et de la mère idéales et je devais être très attentive à garder mon travail secret devant mon mari. Il détestait l’idée que je puisse étudier la psychologie, sujet qui lui était aussi étranger que la magie noire. La simple idée le mettait dans une colère violente. Si je voulais lire des livres de psychologie en sa présence, je devais les recouvrir d’une jaquette de roman policier afin qu’il ne le sache pas. J’écrivais mes journaux et mes notes dans un code spécial afin qu’il ne comprenne pas. Il était extrêmement puritain et il aurait été particulièrement horrifié par les allusions à la sexualité.

C’est difficile à comprendre maintenant mais dans le milieu d’où le viens les femmes n’étudiaient pas la psychologie.

Sa mère ne l’avait pas fait : sa famille non plus ; ses parents ne comprendraient pas, et les amis de ses parents penseraient qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond chez moi. En outre ce n’était pas féminin. Quand j’eus un peu étudié, ses amis devinrent très durs. Ils dirent que si j’avais voulu étudier la psychologie, je n’aurais pas dû me marier. Cela devait être l’un ou l’autre. Je disais : « Mais un homme a à la fois une carrière et une vie de famille ! ». Eux sentaient qu’une femme ne devait pas avoir les deux. C’était surtout mon mari qui m’en empêchait le plus. Il était violemment jaloux de tout ce qui m’attirait en dehors de lui, y compris mon travail et les enfants. La seule façon d’avoir la paix dans la maison était d’être jolie et heureuse, douce et aimante, et de lui prêter une attention constante. Ma vie était, plus encore que pour Noya dans la pièce, celle d’une maison de poupée. Pendant longtemps je ne sus que faire mais jamais je n’ai arrêté de penser et de travailler, et je continuais à écrire.

Je formai ma pratique personnelle en travaillant à l’hôpital d’Oslo. J’étais particulièrement intéressée par les malades maniaco-dépressifs et à cette époque j’en vins à la théorie de la circulation sanguine de la névrose qui forme maintenant la base de mon travail. Dans le journal reichien Energy and character (Abbotsbury Publications, Angleterre), j’ai écrit depuis sur ma découverte à propos d’un maniaco-dépressif et sur la façon dont cela est en relation avec la théorie des névroses. Mais à cette époque, vous ne pouviez pas parler de concept de l’énergie dans les cercles de chercheurs sérieux. Les idées de Reich commencent seulement maintenant à être acceptées. Cependant, j’ai tout de même écrit un roman documentaire, encore inédit, sur mon expérience avec ce cas maniaco-dépressif. Le roman fut refusé par un gros éditeur norvégien comme étant de la science-fiction.

 

LA VIE C’EST LA MAGIE 

Dans les années 60, j’ai rencontré Mark Rifkin, dernier éditeur des Livres Fondamentaux. Il montra un grand intérêt pour mon travail et m’encouragea fortement. J’obtins finalement le divorce et vins à Londres où je posai les jalons du Centre de bioénergie, qui est un centre de recherche et de formation et un hôpital pour notre thérapie inspirée de Reich.

La réaction à notre travail nous a submergés : au cours des dernières années nous avons eu des visites de partout et nous sommes en relation avec des gens du monde entier qui s’intéressent à cette sorte de travail.

La vie m’est devenue plus facile, professionnellement parlant, à partir du moment où je me suis établie comme psychothérapeute. Je connais encore le dilemme de la plupart des femmes qui vivent et travaillent dans une sphère qui était autrefois réservée aux hommes. Personnellement, cela se localise autour de l’image et de la liberté personnelles.

Le problème est de rester soi, de garder sa féminité, – être féminine sans devoir être considérée comme objet sexuel.

Dans les civilisations anciennes, les femmes étaient de grandes prêtresses et c’était très important pour elles de montrer leur féminité, de s’habiller et d’agir d’une façon bien distincte.

Je ne veux jamais me perdre dans l’image masculine de psychothérapeute. J’adore pouvoir m’exprimer par mes vêtements, ma robe et ma personnalité de femme. Mais si je porte, par exemple, ce qui me plaît réellement et ce qui me met à l’aise, dans une réunion, je ne suis pas prise au sérieux par les personnes extérieures ; je dois me vêtir et me comporter de manière à neutraliser mon sexe. Actrice, guide ou artiste de cabaret, je pourrais me permettre de me présenter comme je suis n’importe où.

Mais en tant que psychothérapeute, si vous êtes vous-même, les gens vous jugent futile et vaniteuse. Ils pensent à Freud et s’attendent à ce qui vous lui ressembliez. Vous deviez rester dans l’ombre, derrière le divan.

Quand je travaille, je me vois souvent comme une actrice.

La thérapie et le théâtre sont très proches dans la mesure où tous les deux ont un côté magique. Tout le monde a besoin de magie et la vie c’est de la magie quand nous nous ouvrons à elle. Le théâtre a été reconnu par la culture en tant que lien extérieur à la vie quotidienne où l’on va prendre un bain de magie de temps en temps. En thérapie le tout est d’essayer d’intégrer le côté magique de cette thérapie à la vie extérieure. En travaillant avec nos clients, on découvre que tous ont un espace poétique vivant en eux dès qu’ils sont débloqués mais il est enfoui profond chez la plupart d’entre nous.

Quand les gens sont en relation avec ce qui est essentiel en eux, ils respirent, parlent, se meuvent d’une façon complètement nouvelle et différente qu’ils n’avaient jamais rêvée.

Notre thérapie est une préparation à une vie plus ouverte et son but est de faire de chacun son propre thérapeute.

Quand cela réussit, nous devenons automatiquement facteurs de guérison l’un pour l’autre.

Gerda Boyesen